Gatsby, paillettes et années folles ? Non, ce n’est pas le thème de votre prochaine soirée déguisée mais bien la définition de ce mouvement artistique d’après-guerre, l’Art Déco !
Cocorico, c’est bien du côté de chez nous que le mouvement Art Déco (diminutif de Arts Décoratifs) a pointé le bout de son nez aux alentours des années 20 ! Considéré comme un art dit “mineur” par opposition aux arts majeurs (sculpture, peinture…), on le retrouve principalement dans les créations décoratives et l’aménagement intérieur comme le mobilier, l’orfèvrerie, la verrerie mais aussi la tapisserie et les tissus.
Fini l’Art Nouveau, place à l’Art déco ! C’est au début des années 1910, juste avant la première guerre mondiale, que le style art déco est apparu. Il faudra attendre 1920 pour que ce nouveau mouvement artistique prenne de l’ampleur : l’art déco s’épanouit et évolue très vite vers un style très “géométrique” et “paquebot” jusqu’à la fin de la décennie. En 1925, les Arts décoratifs passent à l’étape supérieure et la première Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels est organisée à Paris.
La fin de la guerre en France annoncera également la fin de ce mouvement audacieux. A l’heure où tout est à la reconstruction, l’Art Déco n’est pas de bonne augure, rappelant bien trop de mauvais souvenirs… Côté français, on next !
Cependant, outre atlantique, son succès ne s’arrête pas là, bien au contraire ! A l’étranger, le style art déco se diffuse à la vitesse de l’éclair au travers des expositions internationales, aux transatlantiques (le Normandie), mais aussi grâce à l’architecture des ambassades françaises du monde entier. Ce style très audacieux attire indéniablement l’attention sur lui. il devient un véritable porte-parole artistique dans la lutte contre la prohibition. La meilleure réponse face à la prohibition : faire la fête à outrance et miser sur le chic qui fait choc !
Du côté de l’architecture française, l’artiste Auguste Bluysen signe la décoration de l’un des plus grands cinémas de France, le Grand Rex de Paris. Couleur rouge, tissus velours et dorures, ce cinéma est à l’image de la tendance art déco ! En 1911, les architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage commencent le projet de rénovation de la Samaritaine. En 1923, c’est au tour du grand magasin Le Bon Marché de faire peau neuve dans le pur style art déco, sous la houlette de l’architecte Louis Hippolyte Boileau.
Campbell’s Soup
Le mobilier art déco a également connu quelques années de gloire et continue, encore aujourd’hui, de séduire les passionnés de décoration Gatsby ! L’architecte d’intérieur Pierre Chareau a été appelé par Robert Mallet-Stevens pour participer à la décoration de la Villa de Noailles. Lors de l’exposition internationale des Arts Décoratifs, le décorateur Jacques-Emile Ruhlmann fait un véritable carton avec la réalisation du Pavillon du Collectionneur. Amoureux de la marqueterie et du travail du bois, il signe également le célèbre Meuble au Char en 1922. Tout comme Jacques-Emile Ruhlmann, d’autres artistes vont rendre les lettres de noblesse au mobilier Art Déco comme Eileen Gray, Eugène Printz, Paul Iribe, Louis Süe, Maurice Dufrène, Jean Dunand ou encore Jean-Michel Frank.
Quand on parle luminaires Art Déco, on imagine tout de suite la célèbre lampe Tiffany qui fait écho à cette période libre, audacieuse et élégante. Le designer américain Jonathan Adler signe toute une série de luminaires inspirés du mouvement art déco comme la lampe Puzzle ou la suspension Globo. Ses luminaires sont extravagants, chics, glamours et précieux à la fois, dans un esprit très américain où toutes les folies sont possibles ! Imaginée par Michael Anastassiades pour la maison Flos, la collection de luminaires IC regroupe tous les ingrédients du mouvement art déco : dorures, formes géométriques et caractère ! En partenariat avec la maison scandinave Globen Lighting, le designer Patrick Hall a conçu les collections Art Deco, Cube et Saint représentatives de ce mouvement artistique d’après-guerre.